Journée Custine et la SHAL

Dans le dernier bulletin de la SHAL, est paru l'article suivant sur la journée Custine du 10 novembre dernier.

DELPHINE DE CUSTINE… « La reine des roses »

… un trait d’union culturel entre la Lorraine où elle a vécu une partie de sa jeunesse et la Normandie où elle a passé le reste de sa vie et où elle est enterrée avec son fils Astolphe.

C’est cette union dans le passé d’une famille partagée entre ces deux régions qui est à l’origine de la journée du 10 novembre 2013.

Après une visite des membres des « Amis du Patrimoine de Niderviller » (APN) et de Mme et M. Vouriot, maire de Niderviller à Fervaques en 2011, ce sont les Normands, fervents admirateurs de Delphine qui sont venus lui rendre hommage à Niderviller.

M. Claude Le Roy, romancier et historien bien connu en Normandie lui a consacré récemment un ouvrage intitulé « Delphine, la Reine des roses ». Il a présenté, sur ce thème, une conférence remarquable, retraçant la vie de cette héroïne et de toute la famille Custine, allant de son beau-père, le comte Adam Philippe de Custine à son fils Astolphe. Son exposé a été admirablement illustré par Samantha qui a réincarné Delphine, tant par son apparence qu’en prêtant sa voix pour la lecture de textes d’Astolphe et en faisant entendre celle « d’outre-tombe » de René de Chateaubriand qui fut un ami intime, mais pas toujours fidèle, de Delphine.

La délégation comprenait également M. Lhotel, fondateur de l’association « Le Kinnor », propriétaire du château du même nom et de Mme et M. Lallier, maire de Fervaques.

Voici comment, après son retour en Normandie, elle a raconté cet événement :

Fervaques à la rencontre de Niderviller

Ce n’est probablement pas la réalité géographique qui pouvait réunir deux villages aussi éloignés que sont Fervaques et Niderviller, mais bien plutôt la réalité historique et culturelle. Et c’est à Delphine de Custine, la « Reine des roses », belle-fille du comte de Custine, que nous devons ce patrimoine en partage. Elle fut l’inspiratrice et la créatrice de ces liens qui unissent à présent nos deux communes.

Niderviller, la première, en 2008, a donné réalité à cet échange, le temps d’une évocation dans la petite église d’Auquainville, près Fervaques, où sont enterrés les derniers Custine. Les 9 et 10 novembre 2013, la réciprocité pressentie de cet échange fut enfin honorée ; et nous avons alors découvert le village de Niderviller, guidés par un maire aussi connaisseur que fier de sa commune, Claude Vouriot. Dans la soirée, au cours de la réception en présence des deux maires, Messieurs Vouriot et Lallier, cet échange est alors devenu véritable dialogue ; lequel s’est prolongé tout au long de notre séjour, tant avec les organisateurs très actifs de ce projet que sont notamment Gaston Brucker, Gérard Michel et les membres de l’APN et de la SHAL, qu’avec l’ensemble des habitants de Niderviller. Devant la qualité d’un tel accueil, nous ne pouvions qu’être touchés et nous réjouir d’avoir enfin aboli les distances qui séparaient notre région normande de Niderviller.

 De gauche à droite : MM. Le Roy, Lallier, Vouriot, Lhotel

Le lendemain, le père Jean-Paul Berlocher présida la messe dominicale.

La procession d’entrée a laissé place symboliquement à Delphine de Custine, accompagnée de la chorale très inspirée de Jean-Paul Kern, sur la musique festive des grandes orgues tenues par Dominique Schlosser. Ce moment a su offrir tout son rayonnement à cette journée d’une grande richesse, à la fois littéraire, historique, spirituelle, mais aussi et surtout humaine. Nous avons également été très impressionnés par la qualité de l’exposition proposée autour des Custine, si bien pensée par Gaston Brucker et si richement agrémentée par l’important travail de recherche et de collection effectué par Patrick Bichet. Nous avons alors pu, à notre tour, faire découvrir la biographie de Claude Le Roy consacrée à cette femme extraordinaire que fut Delphine de Custine, redonner voix à Chateaubriand et Astolphe de Custine qu’elle à tous deux tant aimés, et enfin présenter le château qu’elle habitait à Fervaques et qui, aujourd’hui, est la propriété de l’Association Le Kinnor, fondée par Jean-Claude Lhotel, oeuvrant pour l’insertion et l’intégration de personnes en situation de handicap mental ou non, à travers des techniques artistiques, éducatives et culturelles.

Nous avons quitté cette région à présent si familière, avec regret, mais aussi avec l’enthousiasme créateur et l’inspiration au cœur. Il n’est donc pas à douter que les fruits tiendront bientôt la promesse des fleurs…

Samantha Caretti et Jean-Claude Lhotel de la délégation normande.

Novembre 2013.